Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chemins Publics
26 décembre 2010

Leçon de crise ?

L'Espagne détrône la France comme roi européen de la grande vitesse

Un train à grande vitesse reliant  Madrid à Valence en 90 minutes sera inauguré pour un coût de 6,6 milliards d'euros. Un "sur-investissement en infrastructures", déclare Ramon Lopez de Lucio, professeur à l'Ecole d'architecture de Madrid.

La ligne de train à grande vitesse Madrid-Valence sera mise en service dimanche 19 décembre, permettant à l'Espagne de doubler la France et devenir championne européenne dans ce domaine, avec l'espoir que ce coûteux chantier réveillera son économie convalescente.

Le tronçon de 438 kilomètres reliant en 90 minutes (au lieu de 4 heures) la capitale à la troisième ville du pays, sur la côté méditerranéenne, fera passer le réseau espagnol à un total de 2.056 kilomètres en service, contre 1.896 pour la France et 1.285 pour l'Allemagne.

Si l'on y ajoute les lignes en construction ou programmées, le pays est déjà, virtuellement, numéro deux mondial avec 5.525 kilomètres, derrière la Chine (13.134) mais devant un autre pays pionnier des trains rapides, le Japon (3.625). Elle vise 7.000 kilomètres en 2015.

"Sur-investissement en infrastructures"

Pour Ramon Lopez de Lucio, professeur à l'Ecole d'architecture de Madrid, la stratégie de miser sur la grande vitesse n'est que "l'autre visage de la bulle immobilière", qui a porté sa croissance pendant des décennies avant de la faire brutalement retomber.
"Qu'un pays comme l'Espagne ait plus de kilomètres d'
AVE que n'importe quel pays, à part la Chine, ça n'a pas de sens", estime-t-il.
Si la bulle immobilière s'est dégonflée, réduisant au minimum le rythme de la construction, le pays affiche encore selon lui un "sur-investissement en infrastructures", auxquelles il a consacré en 2009 1,79% de son
PIB, trois fois plus que l'Allemagne.

"Nous avons fait des autoroutes avec un trafic très limité et pour l'AVE Madrid-Valence, nous avons rajouté 100 kilomètres pour qu'il passe à Cuenca et Albacete, soit une centaine de voyageurs par jour !", raconte-t-il, "au lieu d'améliorer les trains de banlieue et de transport de marchandises par rail", peu développé en Espagne, ou d'investir dans "l'éducation et la recherche".

"L'investissement accumulé dans l'AVE approche en 2010 les 45 milliards d'euros", notait l'économiste Germa Bel, de l'Université de Barcelone, lors d'un colloque en novembre. Face à ce volume de dépenses "impressionnant", "le trafic total est très faible".
Si 16 millions de personnes par an utilisent déjà l'AVE, ce chiffre ne représente que 15% du nombre de voyageurs du TGV en France, 5% de ceux qui prennent le Shinkansen japonais.
L'Espagne veut croire en tout cas que son avancée dans ce domaine donnera un coup de fouet à son image à l'international: Renfe a choisi le même jour, dimanche, pour ouvrir le tronçon Paris-Barcelone (en partie à grande vitesse).
(Nouvelobs.com)  http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/top-news/20101219.OBS4966/




Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité